Les petits pas de 2015

{ deux années en une }

Il me faudra deux gros articles pour vous resituer mon projet agricole. Je commence par le récit de l’année 2015 et je referai un bon pavé pour vous expliquer où en est en ce début d’année mon installation agricole et tout ce que je projette de réaliser en 2016.

rosans-8047

Petit résumé de mon projet agricole

Je suis entrée en formation agricole il y a un an et demi. J’avais une vague envie de faire pousser des plantes aromatiques et médicinales et surtout pouvoir créer mon propre emploi à la campagne.
Aujourd’hui mon projet est lié à celui de mon maraicher. Ensemble, nous prévoyons de cultiver sur notre ferme des plants pour les jardiniers, des épices (ma partie vraiment à moi) et des légumes (la partie de mon maraicher, bon qui pense peut-être aussi faire des semences mais disons légumes pour le moment).

Je m’étends un peu plus sur les épices. Je vais cultiver des plantes aromatiques en me focalisant souvent sur leurs graines (botaniquement parlant je devrais dire fruits mais restons sur graines) : coriandre, fenouil, cumin, carvi, aneth, anis vert ; et aussi baies de genièvre, safran, ail. Et en plus de tout cela, les piments, plein de variété de piments que je proposerai séchés ou en condiment type harissa ou pâte de curry. Je reviendrai plus longuement sur tout cela.

pesto à la menthe piment de cayenne amandes et raisins de corinthe

Un début d’année en formation

Pas beaucoup de nouveautés au début de l’année 2015. Je rentrais de mes vacances de Noël et d’un super séjour dans les Pyrénées pour remettre le nez dans ma formation agricole. J’ai fait trois stages en février et avril (une semaine de taille des arbres fruitiers, une semaine de repiquage de plants potagers, une semaine aux activités diverses dans une ferme de plantes aromatiques et médicinales). J’ai aussi eu l’opportunité de participer à plusieurs formations d’une semaine sur des thématiques agricoles diverses : cultiver des petits fruits, fabriquer des produits alimentaires et cosmétiques avec les plantes, cueillir et utiliser les plantes sauvages.
La fin de la formation est arrivée vite avec les dernières semaines, une opportunité de reprendre une ferme dans le Trièves.

récolte de camomille sauvage

Retour sur les sept derniers mois

Pour bien comprendre le cheminement qui m’a amené à vous écrire ce soir depuis ma nouvelle maison à Rosans, je remonte le temps jusqu’au mois de mai. Je crois que c’est vraiment à partir de ce moment là que je me suis mise en tête de pouvoir commencer une activité agricole dès 2016.

Peut-être le Trièves, peut-être à quatre

Vers la fin de ma formation, j’ai eu une alléchante proposition de rachat d’une ferme dans le Trièves. C’était très excitant car pour la première fois je pouvais matérialiser mon projet. J’ai d’ailleurs pris ce possible achat pour concevoir mon dossier final de formation. Je n’ai pas conclu cette vente. A l’époque, je pensais m’associer avec en plus de mon maraicher deux autres personnes pour qui le Trièves n’était pas le territoire idéal. Plus que tout cela, cet épisode m’a clairement montré que je n’étais pas prête à acheter une ferme et à m’endetter.

mont aiguille depuis mens
Je me suis alors souvenue d’un message d’un ami de ma famille, apiculteur à Rosans. En hiver, il m’avait contacté suite à une discussion avec mon père. Ce dernier lui avait parlé de ma réorientation pro, ça tombait bien, il y avait une volonté locale d’installer de nouveaux agriculteurs sur la commune où il vivait, Rosans. J’ai ainsi pris contact avec Mathieu, l’apiculteur donc, et lui ai présenté notre projet agricole (à ce moment là, le projet était à quatre avec du maraichage et de l’arboriculture). Rendez-vous était pris pour se rencontrer chez lui à Rosans. Premier contact bien agréable qui nous a amené mi-août à faire la connaissance de trois autres personnes, membres d’une association locale en charge de mettre en relation des porteurs de projet agricole et la mairie de Rosans. Ils ont été partant pour nous soutenir et ils allaient présenter notre projet à la mairie fin septembre.
A ce moment là, il est devenu évident pour nos associés et nous-même que nous n’étions pas sur les mêmes attentes : nous voulions débuter notre activité en 2016 alors qu’eux souhaitaient avoir plus de temps pour peaufiner leur projet. Mon maraicher et moi seulement allions continuer le processus d’installation à Rosans.

Petit interlude en Oisans

Seulement quinze jours après avoir obtenu mon diplôme de responsable d’exploitation agricole en juin, je suis montée à la montagne chez Chantal. J’ai vécu trois mois à Villard-Reymond, à cueillir des petits fruits et faire des confitures. Je profitais de mes week-end pour m’évader avec mon maraicher (qui lui travaillait chez un maraicher bio vers Grenoble) dans les montagnes : Taillefer, Sept Laux, Dent de Crolles, Plateau d’Emparis.

taillefer isère

Après avoir fini mon travail en Oisans , je suis partie en randonnée-bivouac dans les Bauges, une semaine en montagne, coupés du monde (mes films sont développés mais je n’ai pas pris le temps encore de les numériser, il faut que je le fasse, j’ai des prises de vue intenses à vous partager !). Au retour, j’ai tout de suite buché sur mon projet de ferme.

Rosans, presque 1 ha de terre pour commencer notre rêve

En quelques semaines, ma vie a basculé. Ces petits pions que j’avance depuis un peu plus d’un an m’ont amené à la réalisation de mon projet : être paysanne et produire des plantes à la montagne.

Il y a eu ces rendez-vous à la suite desquels je m’autorisais à envisager ma ferme là, dans les Baronnies Provençales, dans ce petit village médiéval, Rosans. Et il y a eu l’ultime rendez-vous avec une propriétaire, une visite de terrain, un terrain au coeur du village, des anciens jardins vivriers. Je m’y suis tout de suite sentie bien. Une vue dégagée plein sud ouvrant sur les montagnes et sur le village de pierre avec le clocher et son carillon, des arbres qui encerclent le terrain, un vieux voisin jardinier, les oiseaux qui donnent de la voix et ce soleil du sud, radieux. Et puis un second terrain, vers le plan d’eau, bordé par un torrent, une chance ici où l’eau est rare qui pouvait nous être mis à disposition par la SAFER.

rosans parc naturel régional des baronnies

En acceptant l’offre de location de J. et celle de la SAFER, j’ai mis le doigt dans l’engrenage de la concrétisation de mon projet. Il y a encore des dossiers à faire, des papiers à renseigner, des personnes à contacter, un travail fastidieux parfois plombant mais tellement grisant. Ce n’est plus du papier pour valider un diplôme, ces papiers c’est ma ferme, celle où je travaillerai à mon compte dès fin-février, période à laquelle je ferai les premiers semis.

Mes activités hors agricoles

Même s’il est vrai que mon projet me prend bien la majorité de mon temps, j’ai trouvé le temps à la fin de l’année 2015 de m’inscrire à des cours en ligne sur OpenClassroom pour apprendre les codes HTML et CSS, j’ai commencé aussi ma formation d’herboriste à Lyon, j’ai fêté les 40 ans d’une amie dans un lieu magique, j’ai participé à la récolte des olives de mon beau-frère (bon ok, ça c’est un peu agricole quand même), j’ai confectionné toutes sortes de gourmandises salées ou sucrées et j’ai travaillé pour Chantal plusieurs jours au marché de Noël bio et équitable à Grenoble.

olives Aglandeau de Haute Provence

Le 31 décembre 2015, mon maraicher et moi avons emménagé à Rosans au centre du village médiéval. Depuis une dizaine de jours, beaucoup de choses ont encore évolué sur notre projet et nous avons déjà rencontré des personnes formidables, tout cela dans le prochain article.

Je délaisse de plus en plus les réseaux sociaux excepté Instagram, c’est sur mon profil que vous pouvez suivre au plus près mes débuts agricoles

www.instagram/anne.aittouati

Bonne tisane !

 

8 thoughts on “Les petits pas de 2015

  1. Que d’évolutions et de bonnes nouvelles dans ces projets, félicitations… et bonne chance ! Je trouve ce projet d’épices et graines fantastique, et on voit que tu es passionnée, que tu sais de quoi tu parles, ça fait vraiment plaisir à lire et c’est encourageant !
    Et oui, pour moi aussi, qui suis intéressée aux plantes, aux épices, plantes médicinales et aromatiques, cela fait plaisir de voir quelqu’un concrétiser ses projets, d’autant plus que je suivais déjà tes aventures via ton blog précédent !

    Une belle année 2016 mais dans un lieu pareil (ce village et ces paysages sont juste canon !!) ça devrait aller 😉

    Aurore

    1. Oui j’ai vraiment trouvé un lieu trop joli, il y a les montagnes mais avec le climat provençal, classe !
      Merci de me suivre depuis si longtemps 😀 Si un jour tes pas t’amènent par ici, n’hésite pas à me contacter 😉

  2. Je viens faire un petit tour par ici pour te souhaiter une nouvelle fois une bonne installation dans cette nouvelle vie. Et je ne sais pas quand ce sera possible, mais ma proposition de wwoofing tiens toujours héhé 🙂
    Belle année Anne !

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