Cette année j’ai envie de vous partager des idées de recettes à faire avec mes produits. Régulièrement sur les marchés, les clients me demandent ce qu’ils peuvent cuisiner avec mes mélanges d’épices ou mes condiments.
Je vous propose à partir d’aujourd’hui et jusqu’à Noël, une recette par jour que j’ai cuisinée avec un de mes produits de la ferme. J’ai réalisé ces recettes avec des ingrédients de mon jardin et avec ce que j’avais dans mes placards. Je vous indique pour information où j’ai acheté les produits.
J’inaugure le calendrier de l’Avent avec une recette rapide et simple qui pourra être au menu de vos apéritifs pendant les fêtes.
Recette de la tartine de chutney de prune sauvage au piment, fromage de chèvre frais et amandes pilées
1 pain de blé semi-complet aux graines : sésame, lin, tournesol et courge
fromage de chèvre frais ou au choix brousse, ricotta, burrata
chutney de prune sauvage au piment
amandes pilées au mortier
D’où viennent les produits ?
Le pain vient de la Ferme des Claux à Savournon (05), paysans boulangers bio
Le fromage de chèvre bio vient de chez Patricia Noël Les chèvres du Rove à Verclause (26)
Les amandes bio d’une famille de producteurs à Tallard (05)
Je reçois depuis trois ans beaucoup de questions sur le blog ou sur Instagram autour de cette école et de la formation que j’ai suivie. Je vais essayer dans cet article de vous restituer ces trois années passées à Lyon et surtout vous partager la suite de cette belle aventure de paysanne herboriste.
Le choix de la formation
Je voulais une formation sur place et non pas par correspondance. Je savais que par correspondance j’aurais eu du mal à suivre car je fais beaucoup de choses et il m’arrive de laisser certaines choses de côté. Aller en cours, m’obligeait à me tenir à cette astreinte. J’ai hésité entre deux formations : l’école de Lyon et l’Imderplam à Montpellier. J’aimais bien cette dernière formation car j’avais vu dans le programme qu’il y avait des modules en médecine traditionnelle chinoise et cela m’intéressait bien comme approche. Finalement, j’ai choisi le plus simple pour moi avec les transports et donc c’est à Lyon que je me suis inscrite. Je n’ai pas de formation en MTC mais par contre je me suis tournée vers l’ayurveda.
Les cours dispensés à l’ELPM
Un week-end par mois pendant trois ans, je suis allée en cours à Lyon. Le contenu de la formation est intéressant par plusieurs points. Il y a des cours d’anatomie et de physiologie. Pour moi, ce sont des cours indispensables si on veut conseiller. Il me parait nécessaire de savoir comment fonctionne notre corps si on souhaite soulager des personnes. Ces cours étaient passionnants et étaient donnés par une médecin généraliste. Elle a su nous faire passer des connaissances assez pointues que j’ai plaisir à partager maintenant à mon tour. Nous avons étudié par exemple le fonctionnement du foie, de la peau, des poumons, des reins, du système immunitaire et du système nerveux, etc. C’est une belle base qui permet de mieux comprendre comment les plantes agissent dans notre corps. J’ajoute à ces connaissances anatomiques et physiologiques la vision ayurvedique que j’ai apprise par ailleurs.
Le deuxième cours qui m’a profondément marquée, c’est le cours de botanique. Quel dommage que la botanique soit si peu étudiée quand on est jeune. J’ai bien eu un cours de SVT sur le système reproductif des plantes (la fleur donc) mais que de lacunes nous avons une fois adulte. La botanique m’a permis de voir le monde différemment, de voir les paysages différemment, de ne plus voir une forêt, une pelouse, un champ, une friche mais un ensemble d’êtres vivants. La botanique m’a offert une vision riche du monde qui nous entoure où il existe des centaines de différentes formes de feuilles, de fleurs, de tiges, etc, des centaines de différentes façons d’être au monde. Plonger dans le monde végétal grâce à la botanique a été une clef pour ouvrir ma représentation du monde. Les cours théoriques ont été accompagnés d’un week-end par an de sortie botanique. Ce sont ces week-ends qui vont me manquer. Partir deux jours entiers, flore en main, en montagne a été une expérience très enrichissante. Je ne prends pas le temps maintenant de partir faire des reconnaissances de plantes et mes flores pour le moment restent sur mes étagères. Je voulais faire une reconnaissance complète des plantes spontanées dans mes jardins. Je ne l’ai jamais fait. Je m’aperçois pourtant que j’ai des connaissances acquises qui ressurgissent au détour de conversations ou simplement quand je me promène. J’aime partager ces quelques bases lors de mes ateliers d’herboristerie.
Avec des bases sur le corps humain et des bases sur les plantes, on peut maintenant passer à l’étude proprement dite des plantes médicinales. J’avais donc un cours de phytothérapie que plusieurs formateurs se partagent et un cours d’aromathérapie donné par une chimiste.
Ces cours étaient donc le coeur même de la formation. Pour des raisons pédagogiques, les formateurs ont découpé l’ensemble des cours en différents systèmes : digestif, respiratoire, nerveux etc. C’est en troisième année que tout s’articule alors et qu’on peut avoir une vision d’ensemble. On peut faire associer les plantes à plusieurs systèmes et comprendre les interactions entre les systèmes dans le corps.
Ces cours peuvent être parfois fastidieux à apprendre car il y a beaucoup d’informations à connaitre pour chaque plante. Pourtant sans vraiment m’en rendre compte j’ai amassé une tonne de connaissances sur des dizaines de plantes qui me sont maintenant familières.
Toutes ces plantes sont ce que je développe dans ma nouvelle vie de paysanne herboriste : les conseiller, les manipuler avec différentes personnes, différents cas, continuer de m’informer sur les nouvelles recherches, échanger avec les consœurs/frères.
Avec ces cours, nous avions aussi des cours de chimie et de chimie verte. Les cours de chimie ont permis de remettre en ordre les connaissances lointaines du collège alors que la chimie verte (chimie organique principalement, c’est à dire la chimie du carbone) a été une complète découverte pour moi. Se farcir des listes de molécules à apprendre n’a pas été le plus sympa de la formation mais je suis contente d’avoir maintenant des bases en principes actifs des plantes médicinales. Cela ne fait pas de moi ni une pharmacognosiste, ni une chimiste pour autant.
Je ne m’attarde pas trop sur les cours de diététique qui ne m’ont pas appris grand chose que je ne savais déjà étant intéressée depuis longtemps par l’alimentation. Ce sont surtout mes connaissances en cuisine ayurvedique qui m’ont permis d’ouvrir mon esprit à une nouvelle façon de s’alimenter.
Les petits bémols
J’avais un bémol à mettre à cette formation quand j’y étais. Je trouvais que nous n’avions pas assez d’études de cas de conseils. Or le cœur de notre métier et de l’examen final est le conseil. J’ai appris que maintenant les élèves sont amenés à ces réflexions dès la première année. Par ailleurs, j’ai toujours regretté de ne pas être plus en contact avec les plantes. Lors des cours de botanique et de plantes médicinales nous n’avions pas accès aux plantes. Je sais maintenant que le nouveau professeur de botanique amène des plantes fraiches en cours. Par contre, je n’ai pas eu vent qu’il y ait une armoire à plantes sèches de qualité disponible lors des cours de plantes médicinales. Je trouve que cela est très important de pouvoir reconnaitre les plantes sèches d’herboristerie, d’autant que souvent elles sont coupées rendant difficile leur identification.
L’Ecole a changé de locaux. Tout se déroule à Dardilly dorénavant. Il y aura forcément des changements dans le déroulé des cours, dans l’organisation et dans l’accès aux plantes.
L’Ecole des Plantes de Lyon a été ma première entrée vers le monde des plantes médicinales. Je suis reconnaissante de l’ensemble de ce que les professeurs m’ont transmis et partagé de leur expérience. Cette formation a été aussi un tremplin pour me lancer et acquérir de la confiance.
Mes activités de paysanne herboriste
Durant ma formation, je lançais aussi mon activité agricole. Avec mon compagnon, nous avons axé nos premières années agricoles sur la production de plants pour les jardiniers, le maraichage et la culture des plantes aromatiques pour la création d’une gamme d’épices et de condiments. J’ai mis un peu de côté la culture des plantes médicinales à destination commerciale mais j’ai prévu sur ma nouvelle ferme d’accroitre la culture et la cueillette sauvage de ces plantes. Je prépare d’ailleurs une nouvelle gamme de tisanes médicinales, une gamme de simples et j’aimerais proposer des tisanes sur mesure. J’ai aussi une grande attirance pour les macérats huileux de plantes médicinales alors pourquoi pas un jour avoir une gamme d’huiles de massage.
Les plantes médicinales que je cultive pour le moment, je les garde pour mon usage personnel et pour les personnes que je conseille. C’est une activité bénévole pour le moment que j’apprécie beaucoup. J’accompagne quelques personnes sur plusieurs mois. Je vais développer cette activité en y ajoutant de plus en plus mon expérience ayurvédique.
Par ailleurs, je mets en place des ateliers d’herboristerie. Il me semble important de partager toutes ces connaissances. J’aime ces moments d’échanges. Cette année, je n’en ai proposé qu’un sur la cuisine ayurvédique. Je relancerai un programme d’ateliers plus conséquent en 2020 quand j’espère avoir trouvé une nouvelle ferme.
En 2018, j’ai aussi participé au sein de la Fédération des Paysans Herboristes à la création d’une formation de conseiller en plantes médicinales à destination des paysans herboristes de quinze jours au CFPPA de Nyons. J’ai eu de très bons retours des stagiaires qui ont participé et des intervenants et j’en suis ravie. Ce travail se poursuit sans moi maintenant car je ne voulais pas me charger en travail supplémentaire en cette année de transition. Il y aura je pense très très bientôt un Brevet Professionnel de Responsable d’Entreprise Agricole orienté vers le métier de paysan herboriste.
Est-on obligé de passer par une école ?
Non bien sûr comme vous n’êtes pas obligé de passer par une formation tout court. Il existe beaucoup de formations pour apprendre les usages des plantes médicinales. Vous pouvez aussi apprendre par vous même dans la littérature mais je trouve toujours intéressant de faire quelques formations pour rencontrer d’autres herboristes et échanger sur les pratiques. Je vous donne une liste de quelques formations que je connais. Vous pouvez vous orienter vers des formations longues ou courtes, cumuler des courtes, changer de lieu de formation etc. Cette liste complètement non exhaustive pourra vous aider dans votre choix :
Les formations dispensées par des paysans herboristes ou des cueilleurs :
En 2018, il n’y a pas eu de vent du Nord. Ce mistral qui chasse les nuages et offre de grands ciels bleus. En 2018, il n’est pas venu. Le vent du sud en a profité pour amener avec lui de lourds nuages noirs pendant des mois. Même pendant les mois d’hiver pourtant secs par chez moi, les nuages et l’humidité ont été avec nous. Au printemps, saison un peu plus pluvieuse il est vrai généralement, les fins de journée s’accompagnaient d’orages et de grands nuages menaçants. Puis les trombes d’eau. Un bruit assourdissant quand on travaille sous la serre. Une pluie tropicale, une mousson comme je disais tous les soirs. Les premiers jours de cueillette du tilleul en juin ont commencé sous la pluie. Nous avons été obligés d’abandonner des arbres. L’humidité avait abimé les bractées. L’été est arrivé un jour de juin et ne nous a plus quitté jusqu’en octobre.
En 2018, j’ai affiné encore mon travail agricole avec mon compagnon. Nous avons proposé de nouvelles espèces et de nouvelles variétés dans notre gamme de plants. Nous avons arrêté de cultiver des légumes pour la vente directe. Les légumes ont été cuisinés en ketchups, confits et chutneys. Les prunes sont apparues par millier. De juillet à septembre, des kilos et des kilos de prunes ont été englouties par les rosannais. Nous en avons fait des confitures et nous les avons séchées au soleil. De nouvelles recettes ont fait leur apparition dans la gamme des condiments, des confitures et des gelées : ketchup au basilic, confiture de mirabelle, crème de marrons, gelée de coing au safran etc. Nous avons cultivé plusieurs légumes et fleurs pour en récolter les semences. Ces semences que j’ai commencé à semer cette semaine. Les poires et les pommes sont arrivées à maturité. Nous les avons pressées en plusieurs dizaines de litres de jus. Nous avons finalisé avec William B. Crazyouths du blog Retour du Monde notre charte graphique et de nouvelles étiquettes en couleur.
En 2018, j’ai animé des ateliers d’herboristerie tout l’été à l’Auberge des Baronnies. J’ai commencé à donner des conseils en herboristerie à des personnes qui me le demandaient. J’ai encore énormément appris à l’école des plantes de Lyon. J’y ai validé ma troisième et dernière année. J’ai participé à un formidable projet avec la Fédération des Paysans Herboristes : l’ouverture d’une formation de quinze jours à Nyons pour se familiariser avec le conseil en herboristerie. Elle est complète et elle commence lundi 4 mars.
En 2018, je ne suis pas partie très loin en vacances. J’ai randonné près de chez moi dans le Dévoluy. J’ai passé des fêtes de fin d’année en mode flemme, bouffe et bons vins.
Les articles parus en 2018
J’ai peu écrit sur le blog en 2018. J’ai en revanche un stock de photos et d’articles à vous partager en grand nombre pour 2019.