Le Perce Neige
Quoi ! toujours le sombre cortège
Du morne et rude hiver, hélas !
Toujours un ciel terne, un jour bas
Que le brouillard encore abrège.
Sur mon front, que rien ne protège,
Toujours du givre, du verglas ;
Toujours des glaçons, des frimas ;
Encore et toujours de la neige !
Qu’importe! mes pétales blancs,
Qui s’épanouissent, tremblants,
Aux pâles aubes indécises,
Consolent les cœurs pleins d’amour ;
Car ils annoncent le retour
Du soleil et des tièdes brises.
Antonio SPINELLI, 1864. Ce que disent les fleurs, sonnets. E. Dentu (Paris)