Une nouvelle piste dans les Alpes du sud

Ce week-end, je suis partie dans les Hautes-Alpes, à Rosans, un tout petit village des Baronnies Provençales. J’avais rendez-vous avec Mathieu Dubois, apiculteur installé là-bas depuis quelques années. Cet ami de ma famille avait eu vent par mon père que j’étais en formation agricole pour créer une ferme en plantes aromatiques. Il m’avait proposé de passer le voir pour discuter des possibilités à Rosans, c’était cet hiver. Et puis là, j’y suis allée, pour voir.

rosans parc naturel régional des baronnies

A ce moment du récit, je me rends compte que vous n’avez absolument pas toutes les clés en main pour suivre ce qui se passe dans ma tête de bientôt presque diplômée agricole en recherche de foncier.

Depuis un petit mois, j’ai décidé de m’associer et de ne pas travailler seule. Mes associés potentiels sont au nombre de trois : un maraicher (mon compagnon) et un autre couple  branché arboriculture. Un combo parfait pour mener à bien mon envie de travailler en agroécologie (et notamment penser associations de cultures) mais qui complique grandement le choix du lieu d’installation. Il faut que le lieu plaise à tout le monde et offre les possibilités à tous de produire correctement.

Le Trièves c’est donc plutôt bien mais pas top : altitude, froid et humidité (si si je vous assure ! (Là c’est la provençale que je suis qui vous parle)). Dont je peux m’accommoder ainsi que le maraicher mais un peu moins l’arboriculteur, quoi que si mais il voudrait cultiver des pêches et abricots alors compliqué en Trièves.

Et puis il y a aussi en fait dans toute cette histoire, en oubliant même les problématiques liées à l’association, ma versatilité indomptable qui me fait un jour louer les Alpes du nord et fustiger les Alpes du sud et le lendemain l’inverse. Cette dualité je l’ai depuis que j’ai découvert Grenoble ainsi que les Deux Savoies il y a bientôt cinq ans. Avant, aucun doute, seules les Alpes du sud, ensoleillées et à moitié provençales avaient grâce à mes yeux. Mais ça c’était avant. Aujourd’hui, je ne suis jamais claire avec moi même.

Asinerie du Cul du Bois Parc Naturel Régional des Bauges

Le Trièves (mais la photo c’est dans les Bauges) m’apporte réconfort sur ce sujet mais en réalité pas complètement (en même temps quand j’entends mon père me dire : « Le Trièves ?? Mais tu vas faire comment pour faire pousser tes plantes ? C’est bien trop humide et froid ! D’accord, je t’accorde que c’est pas la Chartreuse ou les Bauges mais quand même, regarde à Gap, c’est quand même autre chose le soleil ! Tu sais bien que passer au nord de Lus-la-Croix-Haute, le soleil a beaucoup de mal à s’imposer…», difficile de ne pas entendre l’argument, l’ayant moi-même plus d’une fois utilisé contre les alpins du nord).

Avant ce week-end, j’étais en version Alpes du nord. Je suis allée à Rosans surtout pour mes associés. Et puis, et puis voilà, je me trouve à table avec mes trois associés (deux savoyards (à demi en réalité : ils sont isérois mais leur village est l’ancienne douane du Royaume de France et du Comté de Savoie et vraiment plus de culture savoyarde que du Grésivaudan) et un lyonnais) et Mathieu (un ex-savoyard), tous les quatre sont tombés amoureux des Alpes du sud, comment n’auraient-ils pas pu de toute façon ? (version Alpes du sud, sors de ce corps !). Et moi, au milieu, presque native des lieux (c’est une longue histoire mais les Alpes du sud, je considère ce lieu comme mon chez moi de souche) a regretté déjà les grands arbres des forêts des Alpes du nord, cette verdure d’un vert verdoyant et les névés à portée de regard (en réalité, c’est plus complexe que cela parce que ce type de paysage se retrouve dans le nord des Hautes-Alpes, un des départements des Alpes du sud, mais on dit par chez moi, c’est-à-dire à Gap, que passer L’Argentière-la-Bessée, on est déjà un peu dans les Alpes du nord).

Outre mes contradictions alpines, je dois dire que la possibilité de Rosans est tentante. Une association locale a permis de stocker des terres agricoles en vue d’installer des jeunes agriculteurs dans le village, 7 ha dont 2 ha irrigables, une dynamique qui se fait rare dans nos campagnes.

Il y a aussi mon tiraillement campagne reculée et campagne moins reculée mais je vous en parlerai une autre fois hein !

Ce soir, j’en suis donc là, pour diverses raisons autres que mon dilemme alpin, l’installation dans la ferme à reprendre en Trièves s’éloigne un peu, Rosans a redistribué les cartes et je ne connais pas encore toute ma main.

Tout cela pour vous dire que ces prochains mois, je vous embarque dans ma folle épopée de recherche de foncier qui s’annonce pleine de rebondissements et excusez moi d’avance si vous avez du mal à suivre le fil de mes pensées, je m’y perds moi-même !

Bonne tisane !

 

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