Cheminer jusqu’à la première graine plantée #1

J’ai fait mes premiers semis. Hier deux cent tomates (Matina et Marmande) et cent aubergines (Longue de Barbentane), aujourd’hui un peu plus de cinq cent salades (Dorée du Printemps, Appia, Grenobloise et Feuille de Chêne Vert).
Ces graines que je plante, ce geste si simple a un sens particulier pour moi. J’en suis là après plusieurs mois de travail, de ténacité, d’espoir, de joie, de crainte et de multiples émotions qui parfois se manifestaient toutes en une seule journée.
J’ai égrené des informations sur le déroulement de mon installation dans plusieurs articles mais je n’ai jamais raconté les détails. Alors pourquoi pas, en ce jour symbolique, vous raconter mon histoire. Je vais essayer d’être la plus exhaustive possible au risque de vous perdre mais tant pis je pense que mon témoignage peut mieux vous éclairer sur ma nouvelle vie et j’espère aussi vous donner un petit aperçu du monde agricole.
Pour des raisons de compréhension, j’ai découpé les étapes par lesquelles je suis passée ces derniers mois. Au début, j’étais partie pour écrire un seul article. Seulement, mon écriture a dépassé mon intention de départ. J’avais un article très long vraiment imbuvable. Alors j’ai décidé de faire plusieurs articles moins longs que je publierai au fur et à mesure cette semaine.
Une fois que vous aurez tout lu, souvenez vous que ces étapes n’ont pas été réalisées les unes à la suite des autres mais bien simultanément. En gardant cela à l’esprit, vous aurez un aperçu du micmac cérébral fort en émotions dans lequel j’ai été avant de pouvoir mettre la première graine dans la terre ces jours-ci.

semis en terrine aubergine et tomate bioCheminer jusqu’à la première graine plantée #1

Trouver des terres

Ok, cette étape, c’est la seule qui a bien une ascendance sur les autres. Sans terre, pas d’installation agricole. J’ai déjà expliqué à plusieurs reprises sur le blog comment j’ai trouvé des terres agricoles (j’en parle en pointillé ici et ). Il y a eu Mathieu, l’apiculteur du village ami de ma famille, membre d’une association locale Terrro qui œuvre pour l’installation de nouveaux agriculteurs à Rosans. Cette association peut mettre à bien son projet grâce à un stockage de terre de la SAFER organisé avec la Mairie de Rosans (environ une dizaine d’hectares à ce jour stockée). Les membres de l’association sont aussi à l’origine de la négociation d’une autre terre pour nous appartenant non pas à la SAFER mais à une propriétaire privée. Mon maraicher et moi faisons dorénavant partis de cette association et espérons lui apporter autant que ce qu’elle nous donne.

Ainsi nous avons trouvé deux parcelles : une de 2600m² et une autre de 7000m².

rosans le village médiéval et le campanileToujours dans un soucis de clarté dans mon propos, j’appellerai dorénavant « Village » la parcelle du village, la plus petite et « Pigerolles » la parcelle en contrebas du village, la plus grande.

Une fois trouvées, les terres ont besoin d’un cadre juridique pour être louées en toute sérénité. Il se trouve que j’ai deux parcelles qui ont chacune leur cadre distinct.
Village est la propriété d’une dame retraitée de Rosans. Elle a été d’accord pour nous signer un bail de fermage valable 9 ans (lire de quoi il en retourne ici). Mine de rien, cela a été une première petite victoire pour nous. Les propriétaires sont parfois frileux à établir un bail de fermage à de jeunes agriculteurs d’autant plus s’ils ne sont pas du coin. Quant à Pigerolles, la SAFER en est la propriétaire. Dans le cadre du stockage de terres sur la commune, nous avons eu la possibilité de louer dans un premier temps cette parcelle avant de l’acheter (si l’envie nous en dit à la fin de notre bail, nous pourrons l’acquérir). Il était question d’une mise à disposition d’un an au début de nos négociations. Finalement, nous avons obtenu sans le demander et grâce à la volonté du directeur de la SAFER de nous assurer une sérénité plus grande un bail de mise à disposition de trois ans. Ouf, nous voici donc avec deux parcelles en location en bonne et due forme.ferme bio acagnarda pigerolles

 

Durée approximative de l’étape « Trouver des terres »
8 mois

Pour mieux comprendre la précarité des terres agricoles et les enjeux de l’accès au foncier, je vous invite à lire et ici et encore et puis ici ces études et articles sur le sujet.

Les terres stockées à Rosans, soit une dizaine d’hectares (moins les 7000m² que nous avons en location) cherchent toujours preneurs agricoles, contactez moi pour plus d’informations : bonjour@acagnarda.fr

La suite demain…

Bonne tisane !

 

2 thoughts on “Cheminer jusqu’à la première graine plantée #1

    1. Les plantes nous apprennent à profiter de chaque instant, chaque étape à son importance et sa beauté. Elles nous forcent aussi à être patients. La terre est clairement un remède. Merci Elizabeth d’être passée par ici.

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