3 ans à l’Ecole des Plantes de Lyon, ça commence bientôt

tisane de lilas(Syringa vulgaris)

Il y a un an pratiquement jour pour jour, je faisais ma rentrée des classes au Lycée Horticole de Grenoble en Brevet Professionnel de Resposable d’Exploitation Agricole. Je m’engageais dans la première étape de mon projet agricole : avoir une ferme de plantes aromatiques et médicinales. A ce moment là, j’avais une idée vague de ce que je voulais faire. Cultiver des plantes bio et créer des tisanes était ma première idée. Ce qui était sûr, c’était que je devais me former sur deux plans : l’agriculture et l’herboristerie.

En formation agricole, j’ai visité des fermes, rencontrer pas mal de producteurs, discuter avec mes collègues de promo et beaucoup réfléchi à mon projet. Plus l’année avançait et plus mon projet s’est affiné. Maintenant, je pense pouvoir dire que je sais ce que sera mon projet au début de mon installation agricole (je suis persuadée que je ne ferai pas la même chose quand je m’installerai et au bout de 5 ans de production).

Il ressort de mes réflexions que je n’ai aucune prétention et envie de devenir médecin ou pharmacienne ou tout autre corps de métier médical. Je n’ai pas envie de diagnostiquer et de prescrire des traitements (qui plus est, strictement interdit en France de le faire sous peine de se faire sévèrement amender ou emprisonner pour « exercice illégale de la médecine », il y aurait plein de choses à débattre sur cela mais ce n’est pas mon propos aujourd’hui). Je n’ai pas non plus envie de tenir une officine où je vendrais des plantes sèches et plein d’autres choses de remèdes naturels (gélules etc).

En revanche, travailler en étroite collaboration avec des sage-femmes, des gynécos, des pharmacien(ne)s, des infirmier(ères), des kinés, des osthéos, etc, en élaborant ensemble des mélanges de tisanes, des crèmes, des huiles de massage avec des plantes que je produis, ça c’est vraiment quelque chose qui serait chouette ! (bon, mais là aussi je crois que nous serions à la limite de la légalité car en France tout le monde ne peut pas commercialiser des plantes médicinales ou des cosmétiques, c’est différent en Belgique et au Canada par exemple).

Dans mon projet, la dimension herboriste et médicinale sera donc plutôt une connaissance de fond qui me permettra de mieux collaborer avec les professionnels de la santé et de créer certains mélanges. Le coeur de mon futur métier sera bien de faire pousser les plantes. En plus, je trouve cela plus éthique que le producteur de plantes/médicaments ne soit pas le prescripteur.

Je me suis découverte une passion pour les plantes à épices comme j’aime à les appeler : coriandre (graines), cumin, carvi, fenouil (graines). J’ai tout une liste ! Je vous parlerai très vite de toutes ces plantes et de ce que je suis en train de planifier pour 2016. Et il se trouve que ces plantes que j’affectionne sont principalement utilisées en médecine ayurvédique et chinoise. Autant de nouvelles pistes médicinales à explorer ! Il y aura sûrement en 2016 des stages d’apprentissage des massages et de la diététique ayurvédiques ou de découverte de la MTC (médecine traditionnelle chinoise) dans mon programme.

Il me parait cependant important de connaitre la médecine traditionnelle européenne avec la pharmacopée qui y correspond et surtout, surtout apprendre la biochimie, l’anatomie, la physiologie,  autant de disciplines totalement inconnues pour moi (en France nous avons la brillante idée de dissocier les « littéraires » des « scientifiques » dès l’âge de 16 ans, résultat les « sciences » sont de vagues souvenirs de seconde pour moi…). Je ne pense pas devenir incollable sur ces sujets mais j’espère avoir de bonnes bases afin de pouvoir mieux collaborer avec les spécialistes de la santé.

Et puis toute cette connaissance me permettra j’en suis sûre de mieux me connaitre (après tout mon corps reste à mes yeux un grand mystère) et cela c’est déjà beaucoup ! Je vais aussi m’initier à l’aromathérapie, à la phytothérapie, à la diététique et approfondir ma botanique (là pour le coup, j’ai vraiment envie de devenir quasi incollable !).

Fin août, j’ai envoyé ma candidature à l’Ecole des Plantes et des Savoirs Naturels de Lyon en Première Année d’Herbaliste (synonyme d’Herboriste, un corps de métier qui en France n’existe plus en soi).
Lundi matin quand je revenais de mon bivouac aux Sept Laux (j’ai partagé déjà quelques photos sur mon Instagram), j’ai reçu par mail la confirmation de mon inscription et me voici partie pour 3 ans de formation à raison d’un week-end par mois d’octobre à juin (vous voyez pas vraiment de quoi faire de moi une médecin !). C’est grâce à mon boulot de cet été que je vais pouvoir me financer cette formation cette année (1 800€/an juste pour les cours, il faut ajouter les déplacements, l’hébergement et un stage d’une semaine à faire au cours des 3 ans, environ 800€).

Rentrée des classes le 24 octobre !

3 thoughts on “3 ans à l’Ecole des Plantes de Lyon, ça commence bientôt

  1. Très inspirant ce qui se passe par ici, j’aime ! 🙂
    Bonne rentrée et bon parcours dans le domaine de l’herboristerie ! (je suis moi-même rentrée en formation d’horticulture et jardinerie au début du mois… et j’aimerais également toucher à l’herboristerie un jour) 😉

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